Les cours de portugais seront payants à Genève
Par Bartek
Mudrecki. Mis à jour le 16.04.2012
Une
association genevoise s'alarme des restrictions budgétaires du Portugal
imposées sur les cours de langue distillés aux jeunes ressortissants. Le
consulat temporise.
Cours de
langue et de culture italienne
A l'instar de l'Espagne, l'Italie a
maintenu les subventions suffisantes pour ne pas obliger les parents à payer
les cours de langue.
«Nous avons neufs professeurs à Genève payés par le Ministère des Affaires étrangères italien. En plus, une association offre six éducateurs supplémentaires. Mais là, il y a une cotisation facultative à hauteur de 200.- par année scolaire pour les familles les plus aisées», confirme Damiano de Paola, proviseur et directeur du bureau scolaire pour la Romandie au consulat italien.
«Nous avons neufs professeurs à Genève payés par le Ministère des Affaires étrangères italien. En plus, une association offre six éducateurs supplémentaires. Mais là, il y a une cotisation facultative à hauteur de 200.- par année scolaire pour les familles les plus aisées», confirme Damiano de Paola, proviseur et directeur du bureau scolaire pour la Romandie au consulat italien.
Mots-clés
La
crise économique qui sévit en Europe n'a pas épargné le Portugal. La cure
d'austérité va jusqu'à affecter ses citoyens domiciliés en Suisse. A Genève,
l'association de parents d'élèves et d'éducateurs portugais (APEEPG) alerte le
public concerné, relate Le Courrier dans son édition du jour. Et pour
cause.
Un
nouveau frais
Gratuits
depuis de nombreuses années, les cours de langue et de culture lusitaniennes
seront dorénavant payants pour les ressortissants du pays, à hauteur de 145
francs annuels par enfant scolarisé. L’accès en serait donc plus restreint. Le
Portugal, jusqu'à la rentrée 2012, subventionnait entièrement ces cours, et
c'est pour cela que la présidente de l'APEEPG, Carla Rocha, parle d'une
«violation de la Constitution portugaise.» Qui plus est, «les délais
d'inscriptions sont plus courts: l’État joue la montre pour minimiser le nombre
d'élèves et ainsi diminuer les frais occasionnés. Moins il y aura d'inscrits,
plus le gouvernement pourra rapatrier de professeurs» explique-t-elle.
Carlos
Oliveira, consul portugais à Genève, nuance les craintes: «Lisbonne s'est
engagée à maintenir les cours et les professeurs à l'étranger.» Le 4 mai
prochain, les députés vont d'ailleurs statuer sur le problème. En attendant,
«nous travaillons du mieux possible avec l'association pour maximiser les
inscriptions d'ici à la fin du mois, surtout qu'il y a beaucoup de nouveaux
migrants qui arrivent en Suisse», raconte-t-il.
Pour
lui, la somme de 145 francs est raisonnable en temps de restriction, et
majoritairement acceptée par les personnes concernées. Ce nouveau frais
couvrira environ 10% des dépenses engendrées, selon ses estimations, et les 90%
restants seront donc toujours subventionnés par Lisbonne. «Cela permettrait
aussi de plus impliquer les parents dans l'apprentissage de leurs enfants, ce
qui n'était pas forcément le cas auparavant.» Le consul précise que, malgré la
nouvelle politique, les manuels seront compris dans les frais et que les cours
donneront accès à une certification européenne, ce qui n'était pas le cas avant
2010.
Menace
sur la qualité
La
dégradation de la qualité des cours est aussi au centre des préoccupations de
la présidente de l'APEEPG. Depuis 2010, certains professeurs ont été rappelés
au pays, et les manuels sont «construits comme si la langue était étrangère et
non plus maternelle, ce qui est très dévalorisant», se plaint la présidente.
Elle ironise ainsi cette situation: «Pour commencer une vie, il faut savoir
d'où on vient. Désormais, le Portugal refuse le droit aux binationaux d'être
aussi portugais.»
Quant
au Département de l'Instruction Publique, «s'il devait y avoir une menace de
disparition de l'apprentissage de la langue portugaise, nous rentrerions en
négociation avec le gouvernement», explique Miriam Fridman-Wenger, secrétaire
générale adjointe. «Mais nous facilitons déjà l'accès logistique pour les cours
de langue et culture étrangères, de sport, de musique, etc.» D'ici 2014, il est
prévu d'intégrer ces cours extrascolaires à la journée d'accueil continu pour
en faciliter l'accès.
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